Dis-moi Papa, pourquoi les filles ont le droit de jouer au foot ?

Le football féminin poursuit son développement tout en dérangeant. Il était avant la Coupe du Monde qu’une « vulgaire » bizarrerie pour beaucoup où les femmes, du moins les garçons manqués de nos récrés à tendance lesbiennes, trouvaient l’occasion de taper du ballon et de jouer à touche-pipi dans les douches avec la plus grande discrétion. Malgré cette nouvelle couverture médiatique, les caricatures sont encore trop nombreuses et entretiennent cette idée.

Les médias l’ont bien compris et se sont engouffrés dans la brèche. Dans une France où l’argent dérange, où le PSG est devenu l’ennemi public n°1, l’amateurisme de ces jeunes femmes plait. Considérées comme des quasi « esclaves » du football, presque SDF  en voyant certains articles, elles constituent la parfaite représentation d’une volonté criante d’oublier Kynsha et de montrer que le football n’est pas que business (c’est à dire que dès qu’un club a de l’argent, il n’a pas d’âme ?) .

Alors oui, les filles sont amateurs ! Oui les filles sont passionnées. Mais est-ce une raison valable mais surtout nécessaire de comparer leurs salaires à ceux des garçons, comparer le jeu d’une équipe féminine à celui d’une Ligue 1 comme j’ai pu le voir dans certains commentaires sur SO FOOT, L’Equipe et autres médias sportifs ?

La société française n’est point encline  à apprécier le football féminin, à le connaître, à vibrer devant un match. L’Allemagne ou encore les pays scandinaves ont une telle avance sur nous que celui-ci semble démesuré, utopique. Certes, avec une petite sœur jouant à un bon niveau, m’instruire et observer le football féminin paraît plus facile et agréable pour ma part. Certes, le jeu est plus lent, moins construit et moins technique. Posons-nous les mêmes questions lorsqu’on regarde du handball féminin, du basket féminin ? Nous profitons du spectacle et savourons les médailles mondiales ou européennes voir olympiques !

Injustes sont les commentaires. Beaucoup de filles en D1 bossent comme n’importe quel français moyen ou footballeur amateur tout en s’entraînent durement chaque soir dans une indifférence globale. Je n’ai pas envie de mettre cela en exergue mais juste expliquer. Elles courent, elles travaillent tactiquement, fréquentent la salle de musculation, rigolent, se charrient. Elles sont comme vous mes amis, des passionnées de football. Néanmoins, les médias continuent à parler que de finances, d’argent, de conditions au détriment du jeu. Dans le football féminin, le jeu est plus décousu, les espaces plus nombreux surtout dans les 25m. Les équipes sont quasiment organisées de la même façon permettant de combler un manque de physique ou de vitesse de certaines joueuses. Certains se découvrent une nouvelle passion pour les féminines, allant même à clamer que le football féminin est plus agréable que le masculin.

NON ! Je m’insurge contre cette idée. Sans ce football masculin, sans ses émotions que seul le sport et le football peuvent nous procurer, aucune fille n’aurait choisi ce sport. Le public du football féminin est encore parfois trop tendre, hypocrite, fermée. Il faut aussi reconnaître ses torts et les combattre. Le football féminin manque certainement de vrais gueulards à la Patrice Lair.

J’ai donc choisi dans cette lettre ouverte de faire part de mon envie, de mon goût, de mon étonnement, de mon mécontentement. Je veux prouver aux médisants que le sport est possible pour tous et TOUTES ! Le football féminin à sa place au même titre que le football masculin. Certes, il n’est pas encore rentable. Mais ce qui importe c’est le jeu. La balle, les passes, les buts, les joies, les peines, les victoires, les défaites. Toi, moi, nous, il, elle, vous, ils mais surtout ELLES !